Profession de foi de Jean-Christophe Cambadélis

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Permettez-moi d’emblée, par la présente, de vous remercier toutes et tous pour votre participation au débat dans le cadre du 77e Congrès du Parti socialiste.

Vous l’avez fait avec conviction et avec passion, recherchant avant tout l’intérêt général de notre formation politique, ce grand parti qui occupe une place incontournable et indispensable à Gauche. Toutes et tous, vous aviez aussi en tête le redressement de la France et la réussite de la fin du quinquennat.

Jean-Christophe Cambadélis
Jean-Christophe Cambadélis

A l’issue du vote du 21 mai, notre formation se voit dotée d’une orientation claire et d’une majorité forte de 60%. Cette incontestable majorité doit être respectée en tant que telle, mais nous chercherons à l’élargir. Le sens de ce vote militant est sans appel pour notre parti: il faut le renouveau, la sortie de crise et le rassemblement.

A présent, il vous revient de désigner le Premier secrétaire du Parti socialiste, ceci dans un vote distinct de celui des motions et non automatique.

Je me présente devant vous pour vous demander de m’aider à renouveler le Parti socialiste. Je vous demande de me donner les moyens de le faire et d’empêcher les interrogations voire les dissensions de se réinstaller.

Il ne s’agit plus de fixer la « ligne » du Parti socialiste. Il ne s’agit pas d’un match retour sur l’orientation mais de choisir celui qui sera le mieux à même d’animer et de représenter le Parti socialiste, de rassembler les talents et d’articuler les idées. Le mieux à même de dialoguer avec nos partenaires de gauche et les écologistes. Le mieux à même de convaincre le gouvernement des inflexions décidées, en respectant le gouvernement et en étant respecté du gouvernement. Il s’agira enfin de donner au Président tous les moyens afin qu’il puisse pleinement incarner la République et la nation.

On peut penser que celui qui a présenté la motion devenue majoritaire est le mieux placé pour conduire l’orientation retenue. C’est nécessaire, certes. Est-ce suffisant ? Ce n’est pas l’idée que je me fais du rôle du Premier secrétaire. Sa mission est bien plus vaste que la représentation d’une motion particulière. Il incarne la direction mais il incarne aussi la légitimité et la vitalité de l’ensemble du parti. Premier des militants, il doit les associer tous sans exception à l’animation et au développement du Parti socialiste.

Il ne faut laisser personne au bord du chemin. Ce serait incompatible avec la vigoureuse campagne de renouvellement et de recrutement que nous souhaitons engager : élargir notre base militante, moderniser nos pratiques et bâtir une stratégie de dépassement du Parti socialiste pour aller vers un nouvel Epinay.

>Nous aurons également besoin de toutes les énergies pour construire l’alliance populaire, qui ne pourra se réduire à des accords d’appareil au sommet et devra plonger sa légitimité et sa force au plus profond du peuple de gauche.

Il faudra aussi affronter les élections régionales et présidentielles, tenter de les gagner – c’est non seulement souhaitable, mais également tout à fait possible – et élaborer une feuille de route pour ce faire.

Chacun le comprendra, il faudra tenir la maison en cas de vents contraires. Dans le combat politique contre le bloc réactionnaire, la mise sur pied de nos conventions pour l’élection présidentielle, qu’il s’agira bien sûr de maîtriser.

En attendant, lentement mais sûrement, sous la critique, les lazzi, les anathèmes et autres préjugés, notre formation réussit à redresser la France. Face à une droite qui nous conteste le droit de gouverner, face à une extrême droite qui nous conteste le droit d’exister, une presse au pessimisme militant, nous devons nous rassembler et trouver des réponses justes aux défis de notre époque.

Ils sont nombreux : la mobilisation libérale, la crise écologique, le chômage de masse et la désindustrialisation, la panne européenne, le monde apolaire, le terrorisme, les flux migratoires, la critique de la République, l’individualisme consommateur et la perte de la solidarité, le recul de la gauche dans l’espace public, la place de l’Islam et la lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie.

Ces crises conjointes sont propres à notre temps et personne ne peut penser les résoudre seul. Il faut donc travailler collectivement. Ces crises non maitrisées sont à l’origine de notre recul électoral sans précédent et ne s’arrêteront pas avec l’élection présidentielle.

Vous le savez toutes et tous, je n’ai pas d’autre ambition que de faire face à ces défis avec vous. Oui, j’ai besoin de vous, que vous me donniez de la force pour accomplir cet immense dessein qu’est le renouveau socialiste. C’est parce que je sais que vous en serez le moteur que je souhaite vous mettre au cœur de nos préoccupations. Je sais aussi qu’il faudra une équipe totalement dédiée à notre reconstruction.

Je compte sur vous, quelle que fut votre orientation, car je sais que vous placerez à nouveau l’intérêt général au dessus de tout.

 

Salut fraternel – Amitiés socialistes

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